Il faut la convergence des services administratif de la ville et de la STO
Une grande ville comme Gatineau doit relever efficacement le défi de la mobilité durable. Comme énoncé par la Politique de mobilité durable 2030 du Gouvernement du Québec, la mobilité constitue le fondement des échanges sociaux, économiques et culturels des individus, des entreprises et des sociétés. Pour être durable, la mobilité doit être efficace, équitable et limiter la consommation de ressources.
En matière de mobilité collective, la ville de Gatineau et la STO doivent s’assurer de l’efficacité de ses services et de l’équilibre de ses revenus et dépenses. Pour cela, il faut travailler rapidement à la convergence des services administratif de la ville et de la STO.
Donc, une fois élue mairesse indépendante de Gatineau, je demanderai à l’administration d’entreprendre l’examen concret de la convergence des services administratif de la ville et de la STO sous le leadership du Service de la mobilité nouvellement créé. Avec un objectif d’optimiser les dépenses de fonctionnement, cet examen impliquera la collaboration de l’administration de la STO et le respect des aspects légaux et normatifs.
Il faut s’assurer de la disponibilité des revenus à la STO grâce à l’optimisation des dépenses. À l’image de la ville de Gatineau, l’organigramme de la STO montre un service des finances, un service des ressources humaines, un service d’approvisionnement et un service de l’information. Dans le budget de 2024, les dépenses de fonctionnement de la STO sont de 145 millions de dollars (145 400 000 $) sur un total de dépenses de 183 millions (183 000 000 $), près de 75% du budget total. Considérer l’optimisation des dépenses de fonctionnement c’est aussi viser un allégement de l’effort citoyenne dans l’utilisation du transport collectif public.
Une transformation organisationnelle incomplète
Dernièrement, la ville de Gatineau a amorcé une transformation organisationnelle qui visait entre autres la saine gestion des finances publiques à travers la viabilité financière, le développement de la mobilité durable, l’efficience et l’agilité des modes de fonctionnement et des processus ; la culture d’amélioration continue et la synergie entre les différentes unités administratives. Cette réorganisation a permis de regrouper certaines fonctions sous une unité qui s’occupe de la mobilité durable, une autre qui touche la performance organisationnelle et tout un département qui s’occupe des services administratifs (finances, approvisionnement, services juridiques, technologie de l’information, etc.).
Aujourd’hui, force est de constater que la réorganisation qui s’opère actuellement ne tient pas compte des recommandations formulées dans des rapports produits par deux comités d’abord en 2018 et par la suite en 2022. Ces deux comités recommandaient l’intégration des services de la Société de transport de l’Outaouais (STO) au sein de la Ville de Gatineau, avec un objectif d’optimisation des ressources grâce à une plus grande synergie entre les deux organisations, mais aussi grâce au non-dédoublements des dépenses.
L’augmentation de la contribution de la ville pour équilibrer le budget de la STO
La volonté de chercher l’efficience des dépenses de la ville à l’égard de la STO tient de la montée réelle de la contribution à cette société. En 2024, la ville de Gatineau a contribué 82 115 000$ en contribution au transport en commun porté par la société de transport de l’Outaouais (STO). En jetant un regard sur les revenus de la STO, le montant versé par la ville représente autour de 80% de ses revenus. La contribution de la ville à la STO ne cesse d’augmenter et sert à équilibrer le budget de la STO. Il faut noter que cette contribution était de 51 300 000 $ en 2014, une augmentation de 30 815 000$ dans 10 ans (près de 38%).
L’évolution des déficits de la STO et la contribution de la ville de Gatineau ont fait l’objet de nombreuses discussions. Le rapport du Comité d’analyse approfondie du budget créé par le Conseil municipal en 2017 dont le but était de procéder à une révision budgétaire (revenus et dépenses) s’est penché sur la contribution de la ville au déficit de la STO. En 2022, le rapport du comité d’élaboration du plan financier à long terme 2023-2032 de la ville de Gatineau a aussi consacré quelques paragraphes à ce déficit.
La pertinence de l’intégration des services de la STO au sein de la Ville de Gatineau
En 2017, le Comité d’analyse approfondie du budget recommandait que, sous la gouverne de la Direction générale de la Ville de Gatineau, et en étroite collaboration avec la Direction générale de la STO, qu’une étude approfondie portant sur l’intégration des services de la STO au sein de la Ville de Gatineau soit menée dans les meilleurs délais, pour en évaluer la pertinence de cette intégration des services et en mesurer les bénéfices potentiels, tant pour la population de Gatineau que pour les usagers du transport collectif.
Cette recommandation prenait son ancrage dans l’efficience organisationnelle, afin de mieux tirer profit des synergies potentielles entre la Ville et la STO par de possibles intégrations des services de celle-ci aux opérations de la Ville, comme cela se fait déjà par exemple à Ottawa.
Ce comité rappelait que d’une part, la STO est une organisation paramunicipale déjà intégrée à la ville par son financement et que d’autres part, il existe une complémentarité dans l’utilisation de la voirie municipale et d’autres équipements. Il soulignait aussi l’existence de postes administratifs ou opérationnels qui sont complémentaires ou encore en situation de dédoublement entre les deux organisations. De plus, ce comité montrait les avantages à l’intégration dont les facilités de recrutement dans le contexte de rareté des ressources humaines qualifiées. Finalement, la STO ayant développé des compétences en matière de service à la clientèle, il était avantageux d’en profiter pour construire l’expérience-client dont la ville a besoin.
Ce constat a été repris dans le rapport du Comité d’élaboration du plan financier à long terme 2023-2032 qui propose aussi d’optimiser les dépenses en profitant de la synergie accrue entre les deux organisations. Le rapport rappelle que le modèle des sociétés de transport autonomes par rapport aux administrations municipales est une particularité québécoise par rapport au reste du Canada. Il y est aussi indiqué que Gatineau serait bien servi en réduisant ou éliminant la duplication de postes de niveau administratif dans un contexte de rareté de main-d’œuvre. Selon le rapport, ce changement potentiel serait pourrait servir de modèle pour d’autres villes.