OLIVE KAMANYANA

L’état actuel : Gatineau engagée dans la participation jeunesse

Le Plan d’action 2022-2024 de la Stratégie municipale d’action jeunesse suggérait de promouvoir l’offre d’activités jeunesse en mettant l’accent sur celles qui se déroulent en plein air et celles offertes en libre participation, qu’elles soient artistiques, culturelles, récréatives ou sportives. Elle suggère aussi d’aider le CISSSO à développer ou à améliorer ses projets qui concernent la santé mentale des jeunes. Elle propose également d’Agir pour sensibiliser les jeunes à contrer le racisme et à faire preuve de plus d’ouverture et d’inclusion. (2022-2023)

Cette stratégie municipale est suivie par la Commission jeunesse, tel que le montre son Plan de travail 2024. La Commission permanente consultative Jeunesse de la Ville de Gatineau a pour mandat d’inclure les adolescents dans la réflexion, l’identification des enjeux et des orientations, le développement et l’évaluation de ce qui touche la jeunesse et ses intérêts.

Tout en saluant cet exploit de permettre aux jeunes de 12 à 17 ans de participer dans des dossiers locaux qui touchent la société (par exemple le dossier du transport actif ou la légalisation du cannabis), Gatineau doit aller plus loin pour que sa jeunesse soit une force de développement social et économique.

La réalité jeunesse et l’enjeu de vieillissement de la population de Gatineau

En 2021, la population de la Ville atteignait 291 041, une augmentation de 5,4 % par rapport à 2016.

Gatineau fait partie des municipalités les plus jeunes du Québec, avec un âge médian de 40 ans. Cependant, le vieillissement de la population de Gatineau s’accélère tandis que le poids démographique des personnes en âge de travailler diminue rapidement. Il est indiqué qu’en 2030, c’est presque le quart de la population qui aura 65 ans et plus.

Ainsi, en 2022, l’indice de remplacement de la main-d’œuvre a atteint un creux historique à Gatineau, avec 91 jeunes de 20 à 29 ans pour remplacer 100 personnes de 55 à 64 ans qui approchent de la retraite. Bien que cet indice devrait remonter à partir de 2024-2025 et rejoindre le point d’équilibre à partir de 2028, cet équilibre se perdra cependant en 2030, indiquant un surplus de jeunes disponibles à l’emploi

La situation de la jeunesse gatinoise dans la relance socio-économique

Il faut noter que 30% (190 885 personnes) de la population de Gatineau est âgée de 15 à 64 ans, dont 38 % est âgée de 15 ans à 34 ans (72 365 personnes). Cette catégorie d’âge est encore sur le processus de façonnement de projet d’avenir, à travers les institutions de formation secondaire, professionnelle ou post-secondaire.

Les jeunes doivent naviguer à travers les mutations démographiques et d’autres transformations majeures (tels que les effets de la pandémie Covid 19). Aujourd’hui, il y a des mutations dans tous les domaines, que ce soit l’emploi, l’entrepreneuriat, la santé ou la citoyenneté.

En matière d’emploi, plusieurs secteurs d’activités comptent sur les travailleurs jeunes pour leur main-d’œuvre. C’est l’exemple du secteur des services (restauration et commerce de détail en particulier). Pour ce secteur, la reprise économique est difficile à cause du déplacement des emplois dans d’autres secteurs, empêchant les commerçants (en particulier les restaurateurs) de consolider leurs activités. Les jeunes se déplacent et ceux qui restent sont en situation d’épuisement. La conséquence est que de plus en plus d’enfants de 11, 12 et 13 ans se retrouvent sur le marché du travail, en particulier dans la restauration rapide, les commerces et les supermarchés.

En matière de santé, la productivité des jeunes passe par la santé mentale. Les jeunes Canadiens souffrant de santé mentale représentent le coût le plus élevé pour l’économie canadienne en perte de productivité. Considérant que ce sont les jeunes qui occupent souvent les emplois à temps partiel ou temporaires, ils ont généralement un accès limité aux régimes d’assurance collective offerts par les employeurs.

Il faut une politique jeunesse à Gatineau, horizon 2030 !

Face à la population vieillissante de Gatineau et considérant notre société en mutation sociale, il faut miser sur les institutions de formation, d’enseignement et d’accompagnement des jeunes pour que la solution jeunesse soit possible dans la relance socio-économique.

Au centre de cette solution jeunesse se trouvera un partenariat avec les jeunes, avec les collèges, l’université du Québec en Outaouais (UQO), le gouvernement du Québec et les organismes comme Carrefour Jeunesse Emploi (CJE).  Ces organisations accompagneront la ville de Gatineau dans l’élaboration d’une politique jeunesse qui vise l’horizon 2030 pour rapprocher l’emploi et la santé des milieux de vie, dans le but de créer des milieux de vie attractifs qui offrent une qualité de vie aux jeunes pour améliorer la productivité.

Cette politique qui sera basée sur les informations scientifiques et pratiques. Elle sera élaborée en partenariat et sera suivi par un plan d’action pour :

1. Guider les jeunes dans la définition des paramètres d’une participation réussie à la relance socio-économique de Gatineau ;
2. Élaborer les outils qui permettent aux jeunes et aux employeurs de Gatineau de mettre de façonner un milieu de travail basée sur la conciliation études, travail, famille, loisirs
3. Accompagner les employeurs dans la redéfinition des moyens pour recruter et retenir les clientèles jeunesses sous représentées dans le marché du travail de Gatineau ;
4. Penser aux outils nécessaires pour construire la solidarité entre les générations et construire des solutions intergénérationnelles en emploi ou en entreprenariat sur le territoire de Gatineau ;
5. Définir les indicateurs qui relient l’emploi aux solutions à des enjeux sociaux tels que l’accès au logement, aux loisirs ou l’accès aux services de santé. Ainsi, l’accessibilité à ces services permettra une meilleure productivité par les jeunes de Gatineau.

[1] Les informations dans ce communiqué prennent leur source des données de Statistique Canada et du document produit par l’ODO (Impacts de la pandémie sur la situation socioéconomique et le marché du travail sur la ville de Gatineau)